Chers alumnis,
Dans le cadre du Club Entrepreneur IFM Alumni, nous vous proposons notre premier portrait d’Alumni & Entrepreneur, celui de Laetitia Lumbroso (IFM Management 2006), co-fondatrice D’ESTRËE
Bonjour Laetitia,
En cette période délicate, chacun est concentré sur des questions en lien avec l’actualité de la crise sanitaire mais nous avons très envie d’échanger avec toi sur ton aventure, tes succès et tes projets d’entrepreneur !
Nous pouvons commencer notre questionnaire- abécédaire de questions. Pas d’inquiétude nous avons été très sélectifs sur les 27 lettres …
Question A -Commençons par la lettre A…
Et ainsi donc commençons par le début de votre histoire. Que s’est-il passé ? D’où vient D’ESTRÊE ?
En 2015, j’avais déjà travaillé depuis plus de 10 ans dans le secteur, notamment pour la maison Dior et encore précédemment pour la marque Jacadi. Diplômée de l’ESSEC et de l’IFM j’avais déjà un tempérament entrepreneurial. C’est à cette période que j’ai rencontré Géraldine Guyot jeune designer et diplômée de la Saint Martin’s School of Arts de Londres. Nos échanges nous ont vite rapprochées et conduites sur le chemin commun d’une collection d’accessoires d’inspiration artistique.
Notre idée était de déployer l’univers de Géraldine dans le cadre d’une proposition d’accessoires singuliers, fidèles à son vocabulaire élégant et sculptural de formes douces, de portés nouveaux et de jeux de couleurs lumineux.
Cette esthétique nous a portées, des petits pas du début de nos collections aux récentes grandes enjambées de D’ESTREE.
Au début, notre activité était centrée sur la création de chapeaux fabriqués à Paris, puis très vite et avec la volonté de se diversifier, nous avons débuté une activité de maroquinerie, fabriquée en Italie par des artisans de renom. En 2019, nous avons lancé une ligne de bijoux confectionnée à Paris.
En rapprochant ces trois familles d’accessoires, nous voulons créer une marque créative « qui sorte de l’ordinaire », et qui fasse entrer dans nos garde-robes un design graphique, épuré et coloré. C’est ce qui fait l’âme et la valeur ajoutée de notre marque. Certains clients vont même jusqu’à exposer les sacs tels des œuvres d’art, des objets de design, des objets inspirants en tous cas.
Aujourd’hui, D’ESTRËE est distribuée au sein des plus grandes boutiques de luxe à travers le monde. En moins de 5 ans certains parlent de D’ESTREE comme d’une vraie petite Success Story à la Française … Quelle pression… mais c’est aussi très stimulant !
Question B comme Bascule….
A un moment donné, tu as pris cette décision d’entreprendre - comment s’est opéré cette bascule ?
J’ai eu la chance d’avoir assez jeune des responsabilités au sein de la Maison Dior et de pouvoir commencer à y grandir professionnellement. Mais les perspectives ne me correspondaient pas complètement. L’envie de monter mon propre projet était très fort.
Au fil des années et des rencontres j’avais petit à petit accompagné bénévolement plus de 12 designers dans la création de leurs projets. Un premier déclic s’est produit à cette époque. Je me demandais en quelque sorte si j’allais poursuivre cette vie professionnelle confortable et très valorisante … ou bien si j’allais un jour tenter une autre forme aventure, plus proche de celle de ces designers indépendants que je côtoyais.
Je pensais et je pense toujours que le plus important, c’est de travailler un peu avec quelqu’un pour savoir si l’on veut se « marier » professionnellement ou non. C’est après avoir travaillé plus d’une année avec Géraldine sur son projet que j’ai décidé de me lancer avec elle. C’était mon deuxième déclic, je savais que c’était avec elle que je voulais travailler. Après avoir construit ensemble le business plan, nous nous sommes lancées…
Question C comme Conseil …
La plus grande qualité de l’entrepreneur quel est-elle ? Qui selon toi peut devenir entrepreneur ? Comment s’y prendre pour être bon ? Donnerais-tu un conseil particulier à un étudiant qui est attiré par l’entrepreneuriat ?
Premier conseil : Il faut s’écouter. Quand le moment arrive, nous entreprenons. Cela peut être après une expérience ou plusieurs expériences en tant que salarié, mais ce n’est pas la seule voie. Il est possible d’entreprendre dès ses études ou juste en terminant son diplôme. Il faut suivre son intuition.
Deuxième conseil : il faut savoir créer son réseau et ne pas hésiter à parler aux autres de son projet. Ce sont les rencontres qui font naître et développer de belles idées.
Il ne faut pas hésiter, par exemple, à solliciter son réseau alumni pour un café, c’est un bon moyen de créer un contact, voire même, de belles amitiés.
Question D comme Dès maintenant…
On n’espère pas garder cette question très longtemps n’est-ce pas mais peux-tu nous dire ce que le contexte et la réactivité qu’il nécessite d’avoir comporte pour toi de complications, de risques et peut-être malgré tout d’opportunités ? En ces temps de crise, comment fais-tu face aux difficultés ? Quelles démarches as-tu mis en place pour garder le cap ?
La taille raisonnable de l’entreprise est un atout. D’ESTRËE a très vite su s’adapter au contexte. Nous nous appuyons depuis le début sur une équipe de collaborateurs freelances et d’artisans indépendants. Compte tenu du jeune âge de notre structure, de notre diversification rapide et des phases de croissances relativement rapides que nous avons déjà connues, cette organisation nous permet de limiter nos coûts fixes et d’ajuster plus facilement nos charges selon les périodes.
Nous espérons actuellement que notre stratégie de distribution en wholesale ainsi que notre très petite taille nous permettent de faire face à cette crise. Pour le moment les dégâts sont encore limités, les risques mieux maitrisés et nous pouvons nous concentrer sur l’après-crise.
Concernant la fabrication, certains travaillent artisans travaillent seuls de chez eux et d’autres, comme les ateliers de maroquinerie, se sont organisés pour travailler en petites équipes en respectant les mesures de sécurité. Finalement, la production n’est encore que très faiblement impactée, ce qui nous permet de faire face.
Toutefois nous avons dû prendre la décision de repousser notre projet d’ouverture de la première boutique à Paris.
Question F comme Futur (on a raté la question euhhhhh)
Quels sont tes projets pour D’ESTRËE comment voyez-vous les prochaines semaines et mois à venir ?
Aujourd’hui D’ESTRËE est une marque de niche. Elle n’est encore que très peu connue malgré les nombreux points de vente dans le monde.
La prochaine étape est donc d’ouvrir une boutique à Paris, afin d’asseoir la notoriété de la marque en ayant une communication contrôlée et directe.
Par ailleurs, la marque est aujourd’hui portée par des personnalités artistiques dont l’univers fait écho à celui de D’ESTRËE. Et dans le monde qui change actuellement si fortement, il est indispensable que notre univers, cette forme de poésie, d’éloquence de l’objet, de joie de l’accessoire continuent de grandir.
Notre esthétique forte et exigeante a toujours été au cœur de D’ESTRËE. C’est grâce aux réseaux sociaux, au relai que les influenceurs peuvent nous offrir que nous trouvons aujourd’hui un écho plus large. Notre volonté en 2020 est de renforcer cette dynamique et de communiquer davantage avec des publics nouveaux à la recherche de très belles pièces, fraîches, élégantes inspirantes … très françaises diront nous !
On passe tout de suite à la Question R… (non pas de retour vers le futur ce serait un peu facile)
C’est la question du Réseau. Fonctionnes-tu en réseau pour vos projets ? Celui de l’IFM Alumni ? Qu'est-ce que ces réseaux t’apportent ? Que recommandes-tu en la matière ?
Je suis assez active dans la communauté et j’aime le fonctionnement en réseau. Participer plusieurs fois par mois à des événements de l’IFM Alumni et d’autres réseaux est une manière de faire de nouvelles connaissances professionnelles et d’entretenir mes des relations de plus longue date dans le secteur. Les plus jeunes alumnis peuvent être heureux d’entrer avec l’IFM Alumni dans un nouvel écosystème précieux d’entrepreneurs et de professionnels passionnés par la Mode, le Design et le Luxe. J’attends de cette communauté qu’elle grandisse et que je puisse y rencontrer de nouveaux talents !
Merci beaucoup Laetitia !
Alors à très vite sur Instagram … avant que nous puissions de nouveau prendre un café toutes les deux ou encore mieux nous retrouver à la boutique !
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